« Je vais vous raconter comment j’ai vécu ma première mission humanitaire avec Ummanité. Nous sommes allés au Mali en octobre 2019 pour une semaine. Dès notre rassemblement à l’aéroport d’Orly, j’ai compris que j’allais vivre une expérience unique avec cette équipe. 

 

A notre arrivée à Bamako, nous sommes accueillis par Cissé, l’ingénieur avec qui l’association travail depuis le début des missions. L’amour fraternel qui lie les membres de l’association à cet homme est directement remarquable, que ce soit par les accolades chaleureuses ou les sourires à pleines dents. Nous sommes les bienvenus au Mali. 

Ce sentiment de bienveillance et d’amour fraternel, je l’ai ressenti pendant toute la durée du séjour de la part de toutes les personnes que nous avons rencontré. C’était assez étrange comme impression : je n’avais rien fais de particulier, et pourtant cette gratitude inconditionnelle dans leur regard et leur sourire, et la manière dont ils nous ont accueilli, était troublante tant elle est sincère. Tous les villages que nous avons visité n’ont cessé de nous remercier pour avoir changé leur quotidien. 

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Ce qui m’a le plus marqué dans ces villages, ce sont les enfants… Toujours souriants, avenants et tellement curieux !

C’était l’insouciance à l’état pur, rire et jouer avec eux fut plus qu’un plaisir pour moi. 

En écrivant ces souvenirs, deux moments particuliers me reviennent en tête et m’ont chacun marqués différemment : 

-> Nous nous sommes rendus à Bouawere, un des villages dans lequel Ummanité avait réalisé un forage un an auparavant. Une fois sur place, les membres du pôle eau ont procédé à des vérifications sur le bon fonctionnement du puit. Pendant ce temps, j’en ai profité pour jouer avec les enfants, discuter et prendre des tonnes de photos. Après une bonne heure, l’équipe m’a annoncé que nous avions pris du retard dans le programme de la journée, je ne m’en suis pas rendu pas compte mais  je me suis précipité dans notre véhicule et une jeune enfant, dont le visage restera gravé dans ma tête toute ma vie, a tapé sur ma vitre avec un petit air énervé. Je n’avais pas compris la situation, peut être avais-je eu un mauvais comportement à son égard ? Je suis sorti de la voiture et elle a poussé tous ses amis pour venir me faire un câlin. ça n’a duré que quelques secondes puis elle s’est enfuie en courant.  Aujourd’hui je reste encore troublé par cette scène. 

-> La visite du dernier village a été un moment de rire et d’insouciance tellement sincère. Je savais que nous en étions à notre dernière étape, je voulais rendre à tous ces merveilleux enfants l’amour qu’ils m’avaient donné. J’ai commencé avec des jeux simples et petit à petit une complicité s’est mise en place, j’ai fini par lancer dans les airs les enfants un à un. Ils en redemandaient, nous étions liés par les rires, la scène a interpellé pratiquement tous les villageois et les membres de l’association. Il n’y avait pas mieux pour terminer notre mission. 

Enfin, comment vous parlez de ma première mission au Mali, sans évoquer le camp de réfugiés de Faladié…C‘est un camp de réfugié en plein milieu de la décharge de Bamako avec plus de 1 000 personnes qui ont dû fuir leur village menacé par l’instabilité politique du pays. Si on regarde avec un autre angle de vue, ce camp aurait pu être un lieu de vie et de joie comme les autres villages que j’ai visité. Les enfants ont la même joie de vivre que ceux que j’ai pu croiser durant mon séjour, et la bienveillance des réfugiés n’a pas été une seule fois influencée par leurs conditions difficiles sur le camp. Cette journée a été une des plus « grosses claques » que j’ai pris dans ma vie, cela m’a permis de prendre conscience de la chance que l’on a chez nous. « 

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